Réduction des risques : arrêtons de tergiverser !

Apparue il y a plus de vingt ans, la démarche de réduction des risques est aujourd’hui largement reconnue dans le secteur médico-social. En revanche, elle reste encore méconnue et mécomprise par nombre d’autorités publiques et par la population, alors que ses bénéfices pour la santé, tant du public visé que de l’ensemble des habitant-e-s, ne sont plus à démontrer.

C’est la raison pour laquelle, sous la précédente législature, la commission Santé du Parlement francophone bruxellois a auditionné les acteurs de terrain, et produit des recommandations visant « à la reconnaissance culturelle et structurelle de la réduction des risques ». De même, le Collège de la Cocof avait demandé à différents acteurs (FEDITO bruxelloise, Coordination locale drogues Bruxelles, et Modus Vivendi) de rédiger un « Plan bruxellois de réduction des risques ».

Celui-ci a été finalisé au printemps dernier, mais il a fallu que j’interroge la ministre Jodogne en séance plénière du Parlement francophone bruxellois pour que le Collège s’intéresse à nouveau au dossier. Et la réponse fut pour le moins surprenante : non seulement madame Jodogne indique n’avoir jamais reçu le plan (visiblement, la passation entre l’ancienne et l’actuelle ministre a connu des ratés), mais en outre elle estime que les transferts liés à la 6ème réforme de l’État vont l’amener à réévaluer le plan avant de le mettre en œuvre. Il va pourtant de soi que ces enjeux étaient parfaitement connus des rédacteurs du plan, et que celui-ci a donc été élaboré en intégrant une vision transversale et intégrée de la réduction des risques sur le territoire bruxellois.

Pour Ecolo, il n’y a pas à tergiverser : le plan bruxellois de réduction des risques doit être mis en œuvre au plus vite !

Zoé Genot
Députée bruxelloise
Propos publiés dans Bruxelles Santé n°76 (décembre 2014) (pdf)

 

Communiqué de presse : Soutien du secteur toxicomanie aux propositions de lois Demeyer

Le sénateur-bourgmestre Willy Demeyer a déposé, ce mardi 3 décembre, deux propositions de lois favorisant l’émergence de nouveaux dispositifs d’aide et de soins à l’égard des usagers de drogues les plus désinsérés. L’une vise à autoriser la délivrance de diacétylmorphine (« héroïne médicale »). L’autre apporte un cadre légal permettant la mise en place de salles de consommation à moindre risque.

En tant qu’acteurs du « secteur toxicomanie » au sens large, nous soutenons cette initiative. La désinsertion et la vulnérabilité majeures de certains usagers de drogues les empêchent d’accéder aux dispositifs spécialisés existants. La palette d’offre d’aide et de soins est donc à élargir, notamment en intégrant dans les réseaux existants la délivrance de diacétylmorphine et les salles de consommation à moindre risque.

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Plan fédéral VIH et Réduction des Risques

La Belgique s’est dotée d’un Plan VIH  fédéral depuis peu. Il a été présenté au grand public par la Ministre Laurette Onkelinx le 15 octobre dernier. Élaboré dans le respect des recommandations internationales, le plan est le résultat d’un processus qui a impliqué de façon déterminante l’ensemble des acteurs concernés. Les acteurs de la réduction des risques en matières de toxicomanie ne peuvent qu’encourager un certain nombre de mesures affichées dans ce Plan VIH national. En effet, le plan propose une série d’actions spécifiques en fonction de certains « groupes cibles » qui ont été identifiés, notamment les personnes toxicodépendantes ou/et incarcérées. Extraits:

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Salles de consommation, sujet à risque (électoral) ?

À l’annonce de la journée d’étude « Bientôt des salles de consommation à moindre risque en Belgique » organisée le 24 octobre prochain par la Liaison antiprohibitionniste, Alter Échos s’est jeté sur son téléphone pour prendre le pouls de l’état d’avancement de la réflexion ici et là. Force est de constater que le sujet est sensible. Et que la communication des autorités publiques sur le sujet est sous contrôle… Lire l’article sur le site d’Alter Échos

La RdR entre dans stratégie antidrogue 2013-2020 de l’Union Européenne

La stratégie antidrogue 2013-2020 de l’Union Européenne, approuvé en décembre 2012 par le Conseil des ministres de l’Union européenne, constitue le cadre politique global et définit les priorités générales de la politique de l’UE en matière de lutte contre la drogue, arrêtés par les États membres et les institutions de l’UE pour la période 2013-2020. Le cadre, la finalité et les objectifs de la présente stratégie serviront de base à deux plans d’action drogue quadriennaux ultérieurs de l’UE. Elle vise à protéger et à améliorer le bien-être de la société et des personnes, à protéger la santé publique, à offrir un niveau élevé de sécurité à la population et à aborder le phénomène de la drogue selon une approche équilibrée et intégrée reposant sur des données factuelles.

Pour la 1ère fois, la Réduction des risques et des dommages est nommément citée dans la stratégie de l’UE en « complémentarité » et d’« importance égale » aux autres mesures socio-sanitaires. L’UE reconnaît les bons résultats de la RdR en matière de lutte contre les infections et la surmortalité des consommateurs de drogues. A ce titre elle demande d' »investir dans les mesures efficaces de RdR et de poursuivre la recherche sur ces mesures« .

Les intéractions entre les drogues illicites, l’alcool et les médicaments, les nouvelles substances consommées, la lutte contre le VHC et la surmortalité des consommateurs de drogues, figurent au tableau des nouveaux défis que l’UE souhaite relever.

Régionalisation des compétences : un processus en marche… sans les moyens !

La rétrocession des compétences santé drogues vers les entités fédérées aurait dû constituer l’opportunité de rendre plus cohérent(s) le(s) secteur(s) assuétudes bruxellois. On doit surtout craindre qu’il(s) reste(nt) tout aussi complexe(s) et éclaté(s)… Avec une série de restrictions budgétaires en plus! L’exemple du projet d’infirmière sociale de l’asbl DUNE aujourd’hui menacé illustre le difficile combat qui s’annonce pour continuer à exercer nos métiers de façon décente et atteindre nos objectifs de santé et d’intégration sociale des usagers les plus précarisés.  Poursuivre la lecture