Apparue il y a plus de vingt ans, la démarche de réduction des risques est aujourd’hui largement reconnue dans le secteur médico-social. En revanche, elle reste encore méconnue et mécomprise par nombre d’autorités publiques et par la population, alors que ses bénéfices pour la santé, tant du public visé que de l’ensemble des habitant-e-s, ne sont plus à démontrer.
C’est la raison pour laquelle, sous la précédente législature, la commission Santé du Parlement francophone bruxellois a auditionné les acteurs de terrain, et produit des recommandations visant « à la reconnaissance culturelle et structurelle de la réduction des risques ». De même, le Collège de la Cocof avait demandé à différents acteurs (FEDITO bruxelloise, Coordination locale drogues Bruxelles, et Modus Vivendi) de rédiger un « Plan bruxellois de réduction des risques ».
Celui-ci a été finalisé au printemps dernier, mais il a fallu que j’interroge la ministre Jodogne en séance plénière du Parlement francophone bruxellois pour que le Collège s’intéresse à nouveau au dossier. Et la réponse fut pour le moins surprenante : non seulement madame Jodogne indique n’avoir jamais reçu le plan (visiblement, la passation entre l’ancienne et l’actuelle ministre a connu des ratés), mais en outre elle estime que les transferts liés à la 6ème réforme de l’État vont l’amener à réévaluer le plan avant de le mettre en œuvre. Il va pourtant de soi que ces enjeux étaient parfaitement connus des rédacteurs du plan, et que celui-ci a donc été élaboré en intégrant une vision transversale et intégrée de la réduction des risques sur le territoire bruxellois.
Pour Ecolo, il n’y a pas à tergiverser : le plan bruxellois de réduction des risques doit être mis en œuvre au plus vite !
Zoé Genot
Députée bruxelloise