Que souhaitons-nous ?

La plate-forme de Réduction des Risques souhaite qu’un ensemble de mesures cohérentes soient mises en place.

 1. Un accès à l’information

Pour que les usagers de drogues puissent diminuer  les risques liés à la consommation, ils doivent être informés de ces risques. Cette information ne doit pas être uniquement axée sur les risques mais doit s’inscrire dans un cadre plus large tenant compte de leur demande. De même cette information doit être écrite de manière accessible et mise en forme d’une manière qui tint compte et respecte  la culture (ou contre culture ?), les modes d’usages, la vie quotidienne des groupes cibles.

  • prévention par les pairs (en prison, milieu festif,..)
  • brochures sur les produits
  • brochures sur les usages
  • brochures sur les milieux (prison, festifs…)
  • diffusion des messages d’alertes précoces en cas d’apparition de produits particulièrement dangereux pour la santé
  • analyse toxicologique pour l’ensemble des produits illicites consommés.

2. Accessibilité aux matériels d’injection et autres matériels de réduction des risques

Outre l’information, il est important de donner concrètement aux personnes les moyens de se protéger.

  • Comptoir d’échange de seringues
  • Kit d’injection « Sterifix » en pharmacie
  • Distributeur automatique de seringues
  • Kit de snif propre
  • Kit de fumeur de cocaïne
  • Préservatifs
  • Vaccins hépatite gratuits

Ceci dans tous les milieux et les publics jugés pertinents : la rue, la fête, les squats, la prison….

3. Meilleur accès aux traitements

Il est important que les usagers puissent avoir accès aux soins de santé  et de traitement et ceci sans condition a-priori d’abstinence. De plus, la réduction des risques s’inscrit dans une démarche pouvant aller de l’échange de seringues à l’aide au sevrage. Il est important que dans ce continuum, l’ensemble des types de traitements puisse être proposés aux usagers.

  • traitement de substitution (méthadone, Subutex, dyacéthile-morphine)
  • accès bas seuil [2] garanti sur l’ensemble du territoire
  • garantie de la continuité des soins en prison.
  • dépistage gratuit et anonyme du sida et des hépatites.
  • relax zones [3] en milieu festif

4. Soutien à la création de groupe d’auto support ainsi qu’à la reconnaissance de ceux-ci

Les interventions de réduction des risques visent à permettre aux usagers de drogues de s’approprier les moyens et outils de réduire les risques pour eux-mêmes, leur entourage et la société. Elles soutiennent la création et le développement d’associations d’auto-support [1].

5. Proximité et « outreach »

Une des spécificités de la réduction des risques est de se rendre sur les lieux de consommations afin d’intervenir au plus près des publics concernés. Les intervenants se rendent sur les lieux de vie des usagers : prison, fêtes, squats,… La mobilité, la souplesse d’horaire et de cadre de travail doivent donc être reconnus.

6. Formation

La réduction des risques concerne  l’ensemble des professionnels dans le champ socio-sanitaire ou en contact avec des usagers de drogues. Il est important de donner une information sur les risques et les moyens de les réduire non seulement aux usagers de drogues mais aussi aux personnes qui sont en contact avec ceux-ci

Exemple : professions médicales et paramédicales, gardiens de prisons, le personnel des boîtes de nuits, le personnel de planning familiaux, aide à la jeunesse,….

7. Recherche et initiatives nouvelles

Les usages évoluent, de nouveaux types de consommateurs apparaissent. Il est important de connaître précisément ces évolutions afin de pouvoir mettre en place des projets de réduction des risques adaptés aux réalités des usagers de drogues.

Exemple de nouvelles initiatives ; salle de consommations supervisées

Exemple de nouvelle thématique  à explorer : les usages de produits dopants dans le cadre des cercles sportifs.

8. Lobbying et citoyenneté

La réduction des risques vise à diminuer les risques socio-sanitaires liés à l’usage de drogues, ce qui inclut les risques qui découlent des discours tenus sur les drogues et sur les usagers de drogues. Le discours ambiant a plutôt tendance à se focaliser sur les produits, à stigmatiser les personnes dépendantes, à banaliser les drogues licites (alcool) et à diaboliser les drogues illicites. La réduction des risques vise donc également à la mise en place de dispositifs globaux (pour toutes les drogues) et qui s’inscrivent dans le cadre plus large de promotion de la santé

  • changement des représentations
  • lutte contre l’exclusion
  • Charte de bien être en milieu festif : Label Quality Nights

 


[1] Charte de la Réduction des Risques.
[2] Accès aux prises en charges psycho-médico-sociales rapide et facilité au maximum.
[3] Lieu d’accueil anonyme permettant une prise en charge de personne se sentant mal suite à la prise de psychotropes en milieu festif.