Usage de drogue : la voie est ouverte à la création de Salles de Consommation à Moindre Risque (BX1)

Lors de sa dernière séance avant les vacances, le Parlement bruxellois a adopté lundi, à une large majorité, une proposition d’ordonnance visant à instituer un cadre légal à la réduction des risques liés aux usages de drogues. Le texte ouvre la porte à la possibilité d’agréer et de subventionner des services comme des Salles de Consommation à Moindre Risque (SCMR) dans la capitale.

Lire l’article / source : Usage de drogue : la voie est ouverte à la création de Salles de Consommation à Moindre Risque (BX1, 19/07/2021)

Drogues: Bruxelles aura sa salle de consommation pour la fin de l’année (Le Soir)

Pour Philippe Close, porteur du projet, « le tout au répressif ne marche pas. Nous voulons offrir aux toxicomanes un cadre sanitaire sain et un accompagnement social. »

La toxicomanie, c’est un de ces sujets urbains que le monde politique aime gommer comme si ça n’existait pas, comme les transmigrants, les sans-papiers… Ce n’est pas le nier qu’il faut faire, mais le gérer. En changeant de paradigme : le tout au répressif ne marche pas. » Ce que Philippe Close entend faire en ouvrant, à la fin de cette année, une salle de consommation à moindre risque. Le bourgmestre de la Ville l’annoncera ce jeudi matin, à Strasbourg au Conseil de l’Europe – plusieurs villes européennes (dont Liège) disposent déjà d’une infrastructure permettant aux toxicomanes de consommer dans un cadre sécurisé. « Une approche sociale et sanitaire. Et, avec cette initiative, soyons bien clair, nous ne faisons pas la promotion des drogues. Ça m’épuise d’entendre ça. Ces personnes ont droit à un lieu sûr et un accompagnement pour leur consommation. »

(…)

[Les bourgmestres de Bruxelles et de Liège plaident également] « pour que l’on sorte de la zone grise dans laquelle évoluent les salles de consommation (et pour qu’on dépénalise le cannabis). Dans le collimateur socialiste : la loi de 1921 (…). Le texte fédéral mentionne explicitement que « la mise à disposition de locaux serait perçue comme une incitation à l’usage de substances illicites ». « Cela visait les fumeries d’opium ! », souligne Philippe Close. Modifier cette disposition centenaire n’est pour l’heure pas à l’agenda fédéral, le CD&V ayant répété, ce mercredi dans le Standaard, qu’il était opposé « aux salles de shoot ». »

Lire l’article / source : Drogues: Bruxelles aura sa salle de consommation pour la fin de l’année (Le Soir, 1/07/2021)

Première en Belgique: une salle de consommation de drogue ouvre ce mercredi à Liège

Il en existe déjà ailleurs en Europe, on les appelle les « salles de [consommation à moindre risque] shoot« . Mais c’est effectivement la première dans notre pays. Elle sera située à l’arrière de l’ancienne Grand Poste, près de la rue de la Régence.

A qui s’adresse principalement cette salle de shoot ?

A ceux qui consomment de l’héroïne et de la cocaïne en rue. On estime qu’ils seraient environ 300 à Liège. La salle de shoot [consommation à moindre risque] liégeoise devrait enregistrer une moyenne de 150 visites par jour.

Spécialisé dans la dépendance aux drogues, le centre Alfa sera présent sur place. « Notre rôle est d’assurer le pôle psycho-social et la distribution de matériel stérile et la récupération de matériel utilisé, explique Catherine Dungelhoeff, la directrice. Au bout de quelques années, un lien de confiance se crée parfois. Une façon de pouvoir réorienter les personnes car ils sont alors prêts à s’investir dans un traitement, une démarche autre que ce que l’on peut appeler de « l’aide à la survie »… »

Officiellement, ces salles de shoot [consommation à moindre risque] restent illégales. En Belgique, la législation fédérale interdit la mise à disposition d’un tel local. Mais à Liège, on a décidé de passer en force, en espérant faire plier la loi.

« Pas d’immunité mais on ne sera pas proactif »

Un pari risqué ? Cette salle ne risque-t-elle pas dès lors d’être rapidement fermée ? Cela semble peu probable.

« Mettez-moi devant le fait accompli !« . C’est ce que Koen Geens, le ministre de la Justice, aurait glissé à l’oreille des porteurs du projet.

Quant aux autorités judiciaires, elles sont prudentes, mais curieuses de voir ce que ça peut donner…

« Les autorités judiciaires ne vont pas avoir une action proactive, déclare Christian de Valkeneer, le procureur général de Liège. C’est-à-dire aller ouvrir d’initiative un certain nombre de dossiers concernant ce type de centres. Mais, s’il y avait des plaintes qui étaient déposées par des tiers (par exemple un décès suite à une prise de stupéfiants), il est clair que les enquêtes se dérouleront. Il n’est pas question ici d’offrir une immunité pénale aux personnes qui mettent en place ce type d’initiative. »

La justice liégeoise fermera donc un œil sur cette salle de consommation. En tout cas, tant que personne ne s’en plaint.

Source : RTBF

En savoir plus (présentation de la SCMR par la Ville de Liège)

Liège débloque plus d’un million d’euros pour une salle de consommation de drogue (RTBF)

Après la proposition de motion adoptée quasi à l’unanimité, par le Parlement wallon et visant à la mise en place d’expériences-pilotes de dispositifs intégrés en réduction des risques liés aux assuétudes et à la toxicomanie dans les grandes villes wallonnes, le conseil communal de Liège a désigné à l’unanimité, lundi soir, la fondation privée Tadam en tant qu’opérateur de la mise en oeuvre, de la gestion et de l’animation d’une salle de consommation dite à moindre risque. (…)

Partant du principe qu’une compétence régionalisée « doit pouvoir s’exercer pleinement sans que la législation fédérale n’y fasse entrave« , la ville de Liège souhaite faire aboutir cette salle de consommation. Son ouverture pourrait intervenir en septembre prochain. Il s’agirait d’un centre intégré comprenant des services socio-médico-sanitaires et visant à amener les toxicomanes vers le secteur de l’aide et de soins, tout en permettant de sortir la consommation de stupéfiants de l’espace public.

Lire l’article : Liège débloque plus d’un million d’euros pour une salle de consommation de drogue (RTBF)

Sur le même sujet : Liège : un million d’euros pour une salle de consommation de drogue (Le Vif)

Le Parlement bruxellois francophone demande la mise en place de distributeurs de seringues stérilisées

Le Parlement bruxellois francophone a approuvé vendredi une proposition de résolution demandant à son collège de mettre en place des “stéribornes” sur le territoire régional. Une grande avancée, selon les membres du secteur associatif. 

Les stéribornes visent à faciliter l’échange de matériel propre et spécialisé pour les personnes qui s’injectent des drogues. Avec ces bornes, installées en rue, les usagers devront insérer une seringue usagée dans la machine pour récupérer un jeton, qui leur permettra ensuite de se procurer une nouvelle seringue en pharmacie. Pour les membres du secteur associatif, il s’agit d’une énorme avancée, et d’une prise de conscience importante de la parte du Parlement.

Lire la suite et visionner la vidéo : Stéribornes : une véritable avancée et une prise de conscience parlementaire (BX1)

Salles de consommation à moindre risque : à quand à Bruxelles ?

Communiqué de presse (FEDITO BXL asbl) | La semaine dernière, le corps d’un homme de 42 ans a été retrouvé dans le parking Brunfaut à Molenbeek-Saint-Jean. Il s’agit d’un SDF qui vivait dans des conditions proprement indignes, et qui est mort d’une overdose (1).

C’est pour répondre à des drames de ce genre, qu’à Liège, le bourgmestre Willy De Meyer a récemment annoncé vouloir « passer en force », pour la mise en place d’une salle de consommation à moindre risque, et ce malgré le refus au niveau fédéral. Car effectivement, les salles de consommation à moindre risque sont strictement interdites par une Loi Drogues presque centenaire, datant de 1921.

On dénombre pourtant déjà près de nonante salles de consommation à moindre risque en Europe, dont dans tous les pays limitrophes de la Belgique. Les Pays-Bas et l’Allemagne s’en sont dotées il y a déjà près de trente ans. Le Luxembourg et la France, plus récemment. Les nombreuses évaluations scientifiques, comme celles de l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies, les reconnaissent comme constituant de bonnes pratiques. (2)

Concrètement, les salles de consommation à moindre risques sont des dispositifs socio-sanitaires permettant de créer du lien avec des personnes grandement précarisées, de les informer et de les sensibiliser à la réduction des risques liés à la consommation, ainsi que de leur prodiguer des premiers soins (3).  Elles permettent de diminuer les infections et la propagation de virus, et de sauver des vies. Elles aident également à diminuer les nuisances publiques.

Une réelle politique de santé publique à l’égard des usagers de drogues impose de mettre en place un pareil dispositif dans toutes les grandes villes en proie à des consommations de rue, comme à Bruxelles.

C’est en tout cas l’avis du secteur spécialisé ainsi que de certains représentants de la Justice et de l’Académie Royale de Médecine.

Le Parlement Bruxellois Francophone entendra ces témoignages, jeudi 29 mars dès 9.00, lors d’une conférence-débat. Une représentation parisienne permettra d’en savoir davantage sur l’expérience actuellement en cours en France.

Politiques, citoyens, et professionnels du social, de la santé ou encore de la justice, seront invités à prendre la parole et échanger autour des avantages d’un tel dispositif à Bruxelles.

Programme et inscription (gratuite)